Les trombines

https://jeux.grazouillis.be/trombines (Voir sous l'onglet "web".)
Démone (05/11/2023)
[D'après une illustration d'Ann Clausonet] DTIYS, aquarelle, crayons, retouche numérique, A5, 300GSM
Fox and her (24/10/2023)
[D'après une illustration de Nina Clausonet] DTIYS, aquarelle, crayons, retouche numéroqie, A5, 250GSM
Inktober 2023 Wander/Spicy (12/10/2023)
Procreate - 5h
Inktober 2023 Path/Dodge/Map (05/10/2023)
Procreate, 2 h
Inktober 2023 Dream/Spiders (02/10/2023)
Procreate, 3 h
Obsession (23/08/2023)
Encre, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Terreur nocturne (19/07/2023)
Encre, crayons, retouche numérique, A5, 120GSM
Erna coiffage (21/06/2023)
Aquarelle, retouche numérique, A4, 300 GSM
Totem caring (13/06/2023)
Aquarelle, crayon, retouche numérique, A5, 250 GSM
Dark Ambient (25/05/2023)
Encre, café, retouche numérique, A5, 250 GSM
Le Repaire (14/04/2023)
Aquarelle , gouache, retouche numérique, A4, 300 GSM
Alocasia (08/04/2023)
[D'après une illustration de Nina Nill] Aquarelle, crayon, retouche numérique, A5, 250 GSM
Balloon gift (15/03/2023)
Encre, aquarelle, gouache, crayon, A5, 250 GSM
L'enfance d'Erna (13/03/2023)
Aquarelle, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Reading witch (07/03/2023)
[D'après une illustration de Poopikat] Aquarelle, retouche numérique, A5, 250GSM
Aristide (08/02/2023)
Aquarelle, gouache, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Spooky friendship (14/01/2023)
[D'après une illustration de LowerCaseLori] Aquarelle, encre, crayons, A5, 200 GSM
In the wind (02/01/2023)
[D'après une illustration de Pomelyne] Gouache, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Electric Urielle (20/12/2022)
Encre, crayon, retouche numérique (Procreate), A5, 230 GSM
Grands-parents, grand froid (17/12/2022)
Gouache, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Between moon and sea (24/11/2022)
Aquarelle, crayons, encre, retouche numérique, A5, 250 GSM
Medusa (03/11/2022)
Gouache, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Spooky vampire (01/11/2022)
[D’après une illustration de Bacánika] Aquarelle, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Harmless vampire (19/10/2022)
[D'après une illustration de Alexandra Shlykova] Gouache, crayons, retouche numérique, A5, 250GSM
Erna crown (15/10/2022)
Gouache, crayon, retouche numérique, A5, 250 GSM
Ariel (12/10/2022)
Aquarelle, crayon, retouche numérique, A5, 250 GSM
Sad roots (21/09/2022)
Aquarelle, crayons, encre, retouche numérique, A4, 150GSM
Sunbeams (30/08/2022)
Eating clouds (04/08/2022)
Aquarelle, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Disgusting kiss (27/07/2022)
Gouache, crayons, retouche numérique, A5, 250 GSM
Child bunch (25/07/2022)
[D'après une illustration de Spring Nguyen] Encre, crayons, retouche Procreate. 125 GSM, B5
Fishes universe (05/06/2022)
[D'après une illustration de Pocaarii] Encre, crayon, retouche numérique, A5, 200 GSM
Squirrel run (13/05/2022)
[D'après une illustration d'Illodee] Aquarelle, crayons, feutres en gel, retouche numérique, A4, 300 GSM
Nuit au Château (14/04/2022)
[Réinterprétation d'une illustration réalisée en 2018] Aquarelle, crayons, A4, 300 GSM
Dissensus (09/04/2022)
[D'après une illustration de AlbaBG] Aquarelle, crayons, retouche numérique, A4, 300 GSM
Madness (06/04/2022)
[D'après une illustration de Francisco Fonseca] Encre, aquarelle, A4, 250 GM
Étouffer (04/04/2022)
Encre, aquarelle, crayon, collage, A4, 300 GSM
Dame Caméléon (30/03/2022)
[D'après une illustration de Koaila] Gouache, crayons, A4, 300 GSM
Forest inside (29/03/2022)
Gouache, crayons, feutres en gel, retouche numérique, A4, 300 GSM
Hummingbirds Dryad (06/03/2022)
[D'après une illustration de Pearl Plam] Gouache, retouche numérique (Procreate), A4, 300 GSM
Papy is weird (08/02/2022)
Aquarelle, A4, 225 GSM
Sad Dryad (06/02/2022)
[D'après une illustration de John Drawing] Aquarelle, retouche numérique (Procreate), A4, 225 gsm
Back to Spoon (24/01/2022)
Encre, crayon, A4, 250 GSM
SadZen (23/01/2022)
[D'après une illustration de Lise Petizieu] Aquarelle, crayons, encre, A4, 250 GSM
Carlianne (17/01/2022)
[D'après une illustration de Carlianne Tipsey] Aquarelle, crayons, retouche numérique, A4, 250 GSM
Chat bip (24/12/2021)
[D'après une illustration de Questetic] Aquarelle, crayons, encre, A4, 250 GSM
https://jeux.grazouillis.be/trombines (Voir sous l'onglet "web".)
L'arroseuse (17/11/2021)
D'après une illustration de Fabien Okto Lambert (DTIYS), aquarelle, encre et crayons, A4, 250 GSM
Les aventures d'Erna : à la salle de bains (07/11/2021)
Encre acrylique, retouche numérique, A4, 300 GSM
Les aventures d'Erna : au salon (04/11/2021)
Encre acylique, crayon, retouche numérique, A4, 300 GSM Canson mixed media
Les aventures d'Erna : en rue (29/10/2021)
Encre acrylique, retouche numérique, A4, 300 GSM
Spooky halloween (26/10/2021)
D'après une illustration de Violetta (Insanikei). Café, gouache, retouche numérique, A5, 250 GSM
Tarot (23/10/2021)
Créé à l'occasion de l'Inktober 2021. Encre et retouche numérique (Procreate), ~A5, 250 GSM
Fremtober 2021 (02/10/2021)
Dessin numérique (Procreate), original en A4.
Quiet Halloween (28/09/2021)
Gouache, retouche numérique, A5, 120 GSM
Peaceful Fangtooth (11/08/2021)
Marqueurs à alcool, crayons, encre, retouche numérique, A4, papier kraft, 270 GSM, ~50H
L'enracinée (27/07/2021)
Gouache, aquarelle, crayon, retouche numérique, A4, 300 GSM
Fresque macabre (22/07/2021)
Aquarelle, encre, crayons, retouche numérique, A4, 300 GSM
10 de deniers (12/07/2021)
Aquarelle, A4, 300 GSM
Mermad (26/06/2021)
Aquarelle, retouche numérique, A4, 300 GSM
Tipule (20/06/2021)
Bonnette Raynox 250
Le hurleur aux oiseaux (15/06/2021)
Encre, aquarelle, retouche numérique, A4, 300 GSM
The bird and the boy (08/06/2021)
Crayons, retouche numérique, A5, 80 GSM
The Wild Child (13/04/2021)
[D'après une illustration de Milvilla] Aquarelle, crayons, retouche numérique, A4, 224 GSM
Fusion (05/04/2021)
Gouache, crayon, A4, 300 GSM
Green house (25/03/2021)
[Illustration inspirée d'un dessin de Tom Gauld] Aquarelle, feutres, retouche numérique ; A4, 224 GSM
Gaia (11/03/2021)
[D'après une illustration de Katinkera] Aquarelle, crayons, retouche numérique, A4, 250 GSM
Lady Lizard (01/03/2021)
[D'après une illustration d'Aurélien Morinière] Crayons, retouche numérique (Procreate), B5, 120 GSM
Urielle (23/02/2021)
Aquarelle, crayon, retouche numérique ; B5, 120 GSM
Creepig Angel (11/02/2021)
[Une illustration réalisée dans le cadre du WSC 46 - thèmes ange et plantes] - Numérique (Procreate), 19 h.
Inca et Pécari à collier (31/01/2021)
[Illustration réalisée dans le cadre du WSC 43 dont les sujets étaient : Inca, corne et rituel] Crayons de couleurs, aquarelle, retouche numérique, B5, 120 GSM
Lupus (12/01/2021)
[D'après une illustration de Kristina Kister] Aquarelle, encre, retouche numérique (Procreate), A4, 225 GSM
Child (30/12/2020)
[D'après une illustration de Ellievsbear] Aquarelle, crayon, retouche numérique, B5, 120 GSM
Priape (19/11/2020)
[Illustration réalisée dans le cadre du WSC 36, dont les sujets étaient : animal-garou au choix + maladie] - Dessin numérique.
Autoportrait allégorique (10/11/2020)
[Redraw d’une illustration de 2017] Encre, retouche et colorisation numérique. A4, 250 GSM
La prêtresse aux 4 bras (06/11/2020)
[D’après une illustration de Step] Dessin numérique (Procreate).
Creationis lux (05/11/2020)
Encre, peinture numérique, A4, 250 GSM
Inktober 2020 2/10 (07/10/2020)
Encre, retouche numérique, A5, 150 GSM
Inktober 2020 1/10 (05/10/2020)
Encre, retouche numérique, A5, 150 GSM
Pumpkin boy (15/09/2020)
Crayons, café, retouche numérique (Procreate), A5, 120 GSM
Autumn (30/08/2020)
Encre, retouche numérique, A5, 120 GSM
Dame du Lac (20/07/2020)
Aquarelle, retouche numérique (Procreate), A5, 120 GSM
Petit Chaperon rouge (11/07/2020)
[D'après une illustration de Coralie Muce] Crayon, retouche numérique (Procreate), A4, 270 GSM kraft
Jessica Bully (06/07/2020)
Encre, crayon, retouche numérique, A5+, 120 GSM
L'Enfant du Marais (23/06/2020)
Gouche, feutres en gel, crayons, retouche numérique ; A5, 120 GSM
Creeper (18/04/2020)
[D'après une illustration de Simone Grünewald] Gouache, crayons, retouche numérique, A5, 120 GSM
Eat her (14/04/2020)
[Influence de John Kenn Mortensen] Encre, aquarelle, A5, 120 GSM
Don't touch (10/04/2020)
[Reproduction d'une de mes illus, créée en 2004, revue en 2018] Aquarelle, crayons, A5, 120 GSM
Krolia (06/04/2020)
[D'après une illustration de Vicky Pandora] Aquarelle, crayon, A5, 120 GSM
Bloom (05/04/2020)
[D'après une illustration de Myriam Tillson] Aquarelle, encre, A5, 120 GSM
Usurpation (02/04/2020)
[D'apprès une illustration de Rachel Wincke] Encre, crayon aquarellable, A5, 120 GSM
Corona (10/03/2020)
Crayon, encre, retouche numérique, A5, 80 GSM
Sylvaine (24/02/2020)
[D'après une illustration de Madie] Aquarelle, crayons, retouche numérique, A6, 224 GSM
The Apple (23/02/2020)
[D'après une illustration de Camilla Roeder] Aquarelle, feutres en gel, encre, retouche numérique, 120 GSM, A4
Grenouille (12/02/2020)
[D'après une illustration de Lord Gris] Aquarelle, retouche numérique, A5, 120 GSM
Céleste (11/02/2020)
[D'après une illustration de Juneleeloo] Aquarelle, retouche numérique, A5, 120 GSM
L'Enfant (10/02/2020)
Aquarelle, crayon, encre, retouche numérique, A5, 120 GSM
Finch Dryad (20/01/2020)
[Inspiré d'une illustrayion de Maria Tereshchenko] Aquarelle, crayons, retouche numérique, A4, 80 GSM
Violoncelle (17/01/2020)
Aquarelle, retouche numérique, A5, 100GSM
Spirits (22/12/2019)
Aquarelle, Crayons, A4
Le village (10/11/2019)
[Redraw from 1998] - Crayons, feutres en gel, gouache, A4, 125GSM
Le grand Edmor (29/10/2019)
Crayons, retouche numérique, A5, 125 GSM
Retenir (17/09/2019)
[Kawacle] Café, crayon, encre, A5, 224 GSM
Strange world (20/07/2019)
Encre, crayons, A5, 125 GSM
Plant protector (13/07/2019)
[D'après une illustration de Vit Kaninn] Crayons, feutres, A5, 125 GSM
Swimming (10/07/2019)
Encre, crayon, A5, 125 GSM
Appleworm (28/06/2019)
Crayons, A5, 125 GSM
Axe (27/06/2019)
Crayons, encre, A5+, 125GSM
Aqualyne (17/06/2019)
Crayon, A5, 125 GSM
Aryan et Shadow (09/06/2019)
Encre, crayon, A5, 80 GSM
Schizophrénie (31/05/2019)
Gouache, encre, A5, 230 GSM
Alzheimer (30/05/2019)
Gouache, encre, A5, 230 GSM
Dépression (28/05/2019)
Gouache, encre, A5, 230 GSM
La Banalité du mal (27/05/2019)
Gouache, crayons, A4, 300 GSM
Petit promenant (18/05/2019)
Authoritarian cloud (18/05/2019)
La veilleuse (14/05/2019)
[D'après une peinture de Georges de La Tour] - Gouache, crayon, A5, 260 GSM
L'Hermite (12/05/2019)
Gouache, crayons, A5, 260 GSM
La Force, énième (30/04/2019)
Gouache, encre, crayon, A5, 125g
Axolother (13/04/2019)
Crayons, marqueurs en gel, A5, 125 GSM
The gardener (07/03/2019)
[D'après une illustration de Haylee Morice] - Aquarelle, feutres, crayons, A5, 224 GSM
Potichâ (25/02/2019)
[D'après une illustration de Agata Złotko Piwowar] Aquarelle, retouche numérique, A5, 125 GSM
Love spell (24/02/2019)
[D'après une illustration de Sweeney Boo] - Aquarelle, retouche numérique, A5, 125 GSM
Dryade (23/02/2019)
[D'après une illustration de Diomède] Aquarelle, crayons, feutres, retouche numérique, A5, 170 GSM
L'entité noire au plafond (20/02/2019)
Encre, retouche numérique, A5, 170 GSM
Cactus fantôme (19/02/2019)
[Illustration d'après un dessin de La fille-cactus] Aquarelle, retouche numérique, A5, 170 GSM
Canette (15/02/2019)
[Illustration d'après un dessin de Caio Martins] Aquarelle, crayon, encre, retouche numérique, A5, 170 GSM
Spectre (12/02/2019)
[D'après une illustration de Madie Croquis] Encre, retouche numérique, A5, 170 GSM
Nightqueen (10/02/2019)
[D'après une illustration de Nina Balvinskaya (Bambiwatsonart) ] - Aquarelle, crayon, retouche numérique, A5, 170 GSM
Lutine (08/02/2019)
[D'après une illustration de Sam Crow] - Aquarelle, crayon, A5, 170 GSM
Donna Finessa (06/02/2019)
[D'après une illustration de Mario Manzanares] - Aquarelle, crayon, A5, 170 GSM
Sam et les corbeaux (05/02/2019)
[D'après une illustration de Sam/Soyochii] -Aquarelle, crayon, A5, 170 GSM
Limerence (04/02/2019)
[D'après une illustration de Kelly McKernan] - Aquarelle, crayons, A5, 170GSM
Les mains terribles (03/02/2019)
[D'après une création de Jo Rioux] Aquarelle, crayon, A5, 170GSM.
Vous connaissez le Boggle, le jeu de lettres paru en 1973 ? Ici, un quasi Boggle : le NoBoggle ! :)
Le jeu de lettres ici présent consiste à trouver, dans une limite de temps de 3 minutes, un maximum de mots. Mais tous azimuts !
https://jeux.grazouillis.be/noboggle (Voir sous l'onglet "web".)
[Tarot] La Justice (26/12/2018)
Aquarelle, retouche numérique, A5, 170 GSM
[Tarot] La Lune (25/12/2018)
Aquarelle, retouche numérique, A5, 170 GSM
[Tarot] Tempérance (24/12/2018)
Aquarelle, retouche numérique, A5, 170 GSM
[Tarot] Le monde (23/12/2018)
Aquarelle, retouche numérique, A5, 170 GSM
Perséphone (22/12/2018)
[D'après un dessin de June Page] - Aquarelle, 170GSM, A5
Après avoir feulé en direction de la fenêtre qu'elle déteste le soleil, elle s'assoit au bord du canapé, attrape une cigarette, l'allume, aspire et exhale son troisième nuage depuis mon arrivée.
Elle absorbe le papier en deux intenses bouffées, le regard errant entre son brouillard intérieur et les chiens.
Elle intime au premier clébard de prendre place derrière elle plutôt que sur ses genoux,
Tente de caresser le second qui vient de se coucher près d'elle,
S'agace de le voir se redresser d'un bond à l'approche de sa main,
Tire pour la dernière fois sur sa cigarette et écrase son mégot dans le cendrier en grinçant, mâchoires serrées, «On dirait que je te frappe».
Enfin, elle appuie les coudes sur ses genoux et se terre à nouveau dans l'obscurité floue de ses pensées. Loin de moi, en silence.
Abysses (30/11/2018)
Gouache, encre, 170 GSM, A5
Femmes rouges (27/11/2018)
Encre, gouache, crayon, A5, 170GSM
Inktober 2018 (01/11/2018)
Inktober : un dessin par jour, sur un sujet imposé. Aquarelle, encre, crayon, A6, 300 GSM.
Zoldyk (29/10/2018)
Crayons, aquarelle, A5, 80 GSM
Mun (28/10/2018)
Crayons, aquarelle, A5, 80GSM
Léontine (17/10/2018)
Illustration pour le roman d'Allie Oster ( https://www.facebook.com/allie0ster/photos/a.914731951920625/1996700117057131/ ) - Encre, aquarelle, A4, 300 GSM.
Ariel & Bob (25/09/2018)
Gouache, crayon, retouche numérique, A5, 80GSM
Babelutte (22/09/2018)
Gouache, feutre, A5, 80GSM
Black Magic (18/09/2018)
Aquarelle, crayon, A5, 80 GSM
Winter Witch (18/09/2018)
Gouache, feutre, retouche numérique, A4, 170 GSM
Link (03/09/2018)
[D'après un dessin de Haylee Morice] - Gouache, feutre, A5, 170GSM
Soutien (13/08/2018)
Feutre, crayon, A6, 80GSM
Quand l'envie d'écrire refait irruption, la lutte recommence. Tu essaies de poser ta vérité sur le papier, mais l'ordre des idées, l'aménagement des phrases, le choix des mots crissent comme des ongles pointus sur un tableau noir. Tout est muselé par faute d'accord : tu refuses de chanter faux. Alors, tu ratures, tu recommences. Mais les écrits balbutiants sont caviardés, chiffonnés, déchirés. Les uns après les autres, ils disparaissent. Tu n’es capable que de cracher quelques gravats de ces poumons garrottés dans leur lit de ciment, et ils volent manu militari à la poubelle. Il n'y a jamais que l'impuissance et la crispation qui subsistent de la tête au corps.
L’écriture, c’est un magma bouillonnant qui s’accumule sous un cratère à la croûte trop épaisse. C’est un cri étouffé sous le béton armé. C’est le monstre de tes cauchemars récurrents, qui te tenaille, t’écrase, et t’empêche même de t’éveiller pour happer une bouffée d’oxygène. L’écriture, c’est une salope qui fait la roue nue devant toi quand tu te trouves ligotée dans une cellule grillagée de 3 m². C’est une clé qui pourrait te libérer, mais n’ouvre aucune porte identifiable.
Dompter (12/08/2018)
Gouache, crayon, retouche numérique, A5, 80GSM
Lost in a swamp (10/08/2018)
[Revisite d'un tableau de Myriam Tillson] - Gouache, A5, 80GSM
Asexuality (18/07/2018)
Gouache, feutres, crayons, A5, 80GSM
Théine (16/07/2018)
Gouache, feutres, crayons, A5, 80GSM
Alice in the Wonderland (10/07/2018)
Gouache, feutre, A5, 80GSM
Hôtel (08/07/2018)
Gouache, crayons, A5, 80GSM
Surprised (05/07/2018)
Gouache, crayons, A5, 80GSM
Tenebrae aquarum (01/07/2018)
Gouache, crayons, A5, 80GSM
It's mine (24/06/2018)
Aquarelle, crayon, A5, 170 GSM
Pigeon (30/05/2018)
Nous d'abord (30/05/2018)
Squirrel (29/05/2018)
Pregnant tree (29/05/2018)
Courir (29/05/2018)
Poem (13/05/2018)
Illustration inspirée d'une photo de Nhu Xuan Hua - https://huit.re/nhu - Aquarelle, A5+, 170 GSM
Firequeen (12/05/2018)
Crayons, A6, 70GSM
Precocious (02/05/2018)
Mermay 2018 - Crayons, feutre, retouche numérique, A4, 75 GSM
Snooty (01/05/2018)
Mermay 2018 - Crayons, feutre, retouche numérique, A4
Niska (30/04/2018)
Aquarelle, feutre, A5, 170GSM
Becky (29/04/2018)
Aquarelle, A4, 170GSM
Une lettre pour Anna (27/04/2018)
Aquarelle, feutre, A5, 300 GSM
Acanthe (23/03/2018)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Magnetic nightmare (23/03/2018)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Boutique (22/03/2018)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Doisneau revu (16/03/2018)
Crayons, feutre, retouche numérique, A5, 80GSM
Knowledge messengers (10/03/2018)
Crayons, A5, 80GSM
Carnivores (02/03/2018)
Aquarelle, feutre, A5, 300 GSM
Pin up (04/02/2018)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Nyx & the cat (28/01/2018)
Search for freedom (14/01/2018)
Aquarelle, feutre, A5, 300 GSM
Insane (08/01/2018)
Feutre, A4, 75GSM
Nuit au château (01/01/2018)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Zombies (26/12/2017)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Strong coffee (15/12/2017)
Aquarelle, A5, 80GSM
Bat (11/12/2017)
Aquarelle, feutres, A5, 200GSM
Red noise (03/12/2017)
Crayons, aquarelle, A5, 80GSM
Expérience (12/11/2017)
Aquarelle, feutres, A5, 80GSM
Found - Mask (31/10/2017)
Inktober 2017
Fall - United (29/10/2017)
Inktober 2017
Climb (27/10/2017)
Inktober 2017
Squeak (26/10/2017)
Inktober 2017
Blind - Ship (25/10/2017)
Inktober 2017
Juicy (23/10/2017)
Inktober 2017
Trail (22/10/2017)
Inktober 2017
Furious (21/10/2017)
Inktober 2017
Cloud - Deep (20/10/2017)
Inktober 2017
Filthy (17/10/2017)
Inktober 2017
Graceful (17/10/2017)
Inktober 2017
Fat (16/10/2017)
Inktober 2017
Mysterious (15/10/2017)
Inktober 2017
Fierce (14/10/2017)
Inktober 2017
Teeming (13/10/2017)
Inktober 2017
Run - Shattered (12/10/2017)
Inktober 2017
Gigantic (10/10/2017)
Inktober 2017
Screech (09/10/2017)
Inktober 2017
Crooked (08/10/2017)
Inktober 2017
Shy (07/10/2017)
Inktober 2017
Sword (06/10/2017)
Inktober 2017
Long (05/10/2017)
Inktober 2017
Underwater (04/10/2017)
Inktober 2017
Poison (03/10/2017)
Inktober 2017
Divided (02/10/2017)
Inktober 2017
Swift (01/10/2017)
Inktober 2017
Horror vacui (30/09/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Bikeuses (20/09/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Cnurath (17/09/2017)
Feutres, retouche numérique, A4, 75GSM
Origami (26/08/2017)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
La peur (13/08/2017)
Crayons, aquarelle, A5, 80GSM
Tempête (12/08/2017)
Feutres, A4, 75GSM
Se lever à l'aube... (01/08/2017)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Underwater (26/07/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Ethnique (19/07/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Fragrance (16/07/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Transie (14/07/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Maître (13/07/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Hélène (12/07/2017)
Feutres, A5, 80 GSM
Trois (07/07/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Dawn (06/07/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Patience (04/07/2017)
Crayons, A5, 80GSM
Les cris (26/06/2017)
Crayon, feutre, A5, 80GSM
Dumesa (22/06/2017)
Crayons, A5, 80GSM
Gynocentrisme (20/06/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Surprise (18/06/2017)
Noctis (15/06/2017)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Dame blanche (10/06/2017)
Aquarelle, A5, 300 GSM
Fièvre (03/06/2017)
Aquarelle, A4, 300 GSM
Demain... (30/05/2017)
Crayons, A5, 80GSM
Taxi (30/05/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Chimère (29/05/2017)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
On the road (29/05/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Vue sur Amertume (28/05/2017)
Crayons, aquarelle, retouche numérique, A4, 300 GSM
Worries (28/05/2017)
Crayons, A5, 80GSM
Reverse (27/05/2017)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Jugement (26/05/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
OK, mais juste un bout (26/05/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Peindre (25/05/2017)
Crayons, feutres, A5, 80 GSM
Élongation de la ciboulette (24/05/2017)
Feutres, A5, 300 GSM
Pluie de sang (20/05/2017)
Aquarelle, feutre, A5, 300 GSM
Samantha et les Youpiyénous (15/05/2017)
Aquarelle, feutre, A4, 300 GSM
Mermaid & octopus (14/05/2017)
Crayon, retouche numérique, A4, 90GSM
Orage 2 (11/05/2017)
Aquarelle, A4, 300 GSM
Orage 1 (10/05/2017)
Aquarelle, A4, 300 GSM
Hors cadre (02/05/2017)
Aquarelle, feutre, A5, 300 GSM
Paysage (01/05/2017)
Aquarelle, feutre, A5, 300 GSM
Mouvement (29/04/2017)
Crayon, A4, 90GSM
Pensive (23/04/2017)
Dernièrement, Pousse m'a remis un bloc de feuilles quadrillées. Celles-là même sur lesquelles j'ai originellement écrit ces quelques lignes.
Il y a plusieurs années, quand je te demandais si je pouvais "t'emprunter" deux-trois feuilles de ces blocs que tu accumulais par dizaines dans ton bureau, ton comportement opposait malgré lui une résistance absurde et vaguement grotesque.
Tes pupilles se rétrécissaient ; tu buvais une gorgée de bière pour temporiser.
C'était une requête quelconque, mais à laquelle tu n'aimais pas accéder, je crois.
Au bout d'un instant, tu opinais du bonnet gravement en t'essuyant la moustache.
Tu m'indiquais où se trouvaient les feuilles de papier alors que je le savais très bien.
C'était ta manière à toi de consentir sans avoir à dire oui.
*
Pousse, donc, m'a transmis l'un de ces blocs de feuilles que tu amassais jalousement dans ton bureau.
J'en ai ouvert la couverture, et l'encollage s'est fissuré.
Peut-être l'était-il déjà avant.
Face à ces deux parties de bloc, mon imagination s'est élancée au galop.
Je me suis figuré qu'il restait un peu de toi à l'intérieur.
Une lettre. Un petit mot. Un quelque chose, de toi à moi, qui me permettrait de me sentir moins seule ce soir-là.
Mais dans la cassure du bloc, il n'y avait rien. Que du vide.
Le précipice indifférent de l'absence.
Intrusion (17/04/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Prière... (10/04/2017)
Crayons, feutre, A5, 80GSM
Sablier (18/11/2016)
Acrylique, crayons, feutres, A5, 80GSM
Silence (12/11/2016)
Crayons, retouche numérique, A4, 120GSM
Alice SpaceDoctor (12/11/2016)
Feutres, retouche numérique, A4, 120GSM
Influences (11/11/2016)
Bourrasque (08/11/2016)
Feutres, crayons, A4, 70GSM
Le pendu, c'est trop trash. Jouons plutôt à ne pas dépendre le linge intégralement !
128 900 possibilités de mots en stock dont des formes conjuguées et pluralisées pour encore plus d'amusement… ou de contrariété ! :P
https://jeux.grazouillis.be/lingedependu (Voir sous l'onglet "web".)
Vous n'aimez plus votre prénom ? Changez-en !
https://jeux.grazouillis.be/debaptisons (Voir sous l'onglet "web".)
Cher Malik,
Je te mentirais si je te disais que je n'aime plus la ville qui m'a vue naître, et pourtant, le fait est qu'aujourd'hui, elle me déçoit.
Parce que Namur n'est plus ce qu'elle était et que j'ignore ce qu'elle est en passe de devenir.
Pour l'heure, je n'en retiens que la gêne : la poussière, le bruit, la longévité de ce qui nuit et l'impermanence de ce qui m'est – me fut – précieux.
Namur, ce sont les marteaux-piqueurs qui cognent le bitume frénétiquement à tout bout de champ ; des routes et trottoirs éventrés sempiternellement ; des nuages de pollution qui s'élèvent haut et noircissent tout en redescendant.
Dernièrement, notre bourgmestre et ses pairs ont établi d'ambitieux projets pour rendre la ville plus agréable et la “redynamiser” (redynamiser, c'est le verbe qu'ils emploient parce qu'on dit de Namur que c'est une ville lente ou morte au point que certains individus natifs des provinces voisines la qualifient parfois même de “cimetière”, infichus qu'ils sont d'éprouver le calme avec bonheur). Il est question de fluidifier la circulation et de planter çà et là des bouts de nature artificiels. Ô joie !
Cette semaine, nous avons vu des ouvriers réasphalter la chaussée à proximité de mon domicile. Calendrier déterminé bien à l'avance, certes, mais rends-toi compte, Malik : il faisait 38°C en plein soleil. Résultat des comptes, je peux dès lors insinuer mes doigts entre chaque interstice de ce goudron mal fondu et barbouillé. Aux prochaines gelées, le premier flocon fera sauter le bitume comme un champ de mines, on rétablira un périmètre de sécurité à coups de ruban en plastique rouge et blanc du plus bel effet ; les voitures et les bus seront à nouveau déviés, les piétons devront courir à l'autre bout du quartier pour espérer atteindre dans la ville un autre lieu à l'accessibilité tout aussi incertaine.
Tu t'en moques, toi, Malik, non ? Tu aurais raison. On devrait tous se moquer d'être à l'heure pour des fadaises, et de devoir marcher un peu. Ca fait du bien de prendre le temps.
Revenons à nos moutons : à Namur, nous avons un théâtre, plusieurs musées, un centre culturel (aussi en travaux pour au moins un lustre), des magasins dont la devanture change tous les deux mois – pas parce qu'ils renouvellent le stock, non, parce qu'ils font tous faillite – et des voitures qui klaxonnent ou des alarmes mugissent au moindre frôlement d'aile d'un pigeon. Oui, on a des pigeons à Namur, aussi. Des tas de pigeons, qui s'invitent à nos tables quand on boit un verre en terrasse. On pourrait s'en amuser, mais les gens les trouvent sales. On les dit “vecteurs de maladies” (comme des tas d'autres choses : le chlore des piscines pourtant supposé endiguer la prolifération des microorganismes, le bisphénol dégagé par nos électroménagers, et les autres poisons qui se dégagent des électroménagers conçus pour contrecarrer le bisphénol émis par les premiers électroménagers), c'est la raison pour laquelle les parents de bambins en bas âge les laissent marteler le sol à coups de petits pas vifs et allègres en poursuivant les volatiles dans de grands éclats de rire. En général, les pigeons s'en sortent, mais tout le monde s'en moque.
Namur, c'est un espace urbain qui a oublié la chaleur des boulangeries artisanales au profit des vendeurs de cigarettes électroniques, des opticiens et des agences de voyage. Nombreux de mes contemporains se bousculent pour explorer tes terres, voire échanger leur vie avec la tienne.
Je ne suis pas de ceux-là. Je râle comme un pou, mais je ne quitterais ma ville pour rien au monde. J'y ai des racines immenses, épaisses et coriaces. Je tiens à rester proche des lieux où les souvenirs se sont faits jour, à défaut de pouvoir les revivre. Et j'adorerais en créer de nouveaux avec toi.
Malik, tu es le bienvenu ici pour voir tout le beau que je ne t'ai pas encore révélé.
Extrasystole Macadam (01/10/2016)
Feutre, retouche numérique, A5, 70GSM
Sorcière (24/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Près du feu (20/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Memento Mori (16/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Eden (16/09/2016)
La première chose que j'ai constatée au réveil, c'est le silence et la touffeur dans notre chambre. Les draps étaient moites ; la poussière, ankylosée par l'humidité ambiante, ne dansait même pas dans les rayons de soleil qui traversaient les persiennes et, surtout, ta respiration n'émettait pas le moindre bruit.
Je me suis tourné vers toi. Ton visage, exsangue et inexpressif, m'a donné la chair de poule : tu semblais respirer à peine.
Doucement, je t'ai interpellée. Devant ton absence de réaction, je t'ai bousculée et j'ai prononcé ton nom de plus en plus fort. Puis j'ai posé mon oreille contre ta poitrine pour entendre chuchoter ton cœur. Il frissonnait tout bas, comme une montre au mécanisme fatigué dont on ne sait si la trotteuse trouvera encore l'énergie nécessaire pour un seul tour.
J'ai rassemblé mon calme et je t'ai soulevée pour t'emmener – toi et ton poids plume – au jardin.
Le soleil venait de se lever, la rosée étincelait à perte de vue et des dizaines de papillons tournoyaient face à nous. Je t'ai couchée sur la pelouse, parmi les cardamines, les renoncules et les pâquerettes encore ensommeillées, puis j'ai susurré au creux de ton oreille :
« Sacha, réveille-toi, ils arrivent… »
Tes paupières flétries ont tressailli avant de s'ouvrir lentement sur le ballet des albatros fuligineux, tes préférés. Tu as roulé la tête sur le côté pour embrasser du regard le spectacle de leur envol au beau milieu de ce matin plein de vie. J'ai caressé tes cheveux d'argent, tu as ramené ton visage vers moi et de tes yeux rieurs – caractérisés par ces pattes d'oie qui, il y a près de soixante ans déjà, m'avaient rendu bleu de toi –, tu as prononcé un « merci » aphone, ton dernier souffle en deux syllabes.
J'ai contemplé les albatros qui s'éloignaient en les priant d'escorter ton âme, puis je suis rentré à la maison, je me suis servi un kéfir et je l'ai bu à toutes petites gorgées. J'ai dégluti des nuages de tendresse obscurcis de larmes, absorbé l’évanescence de nos baisers évaporés et macéré l'engloutissement de mon univers, devenu subitement malingre sans toi. Je me suis goinfré du pouvoir pathogène du lait sur mon propre corps, ma gorge a enflé jusqu'à l'asphyxie que tu me reviennes dans une hallucinogène et que nous fémur une ultime encore.
A princess maybe (13/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
On ne joue pas avec la nourriture (13/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Amazone (12/09/2016)
Crayons, feutres, retouche numérique, A5, 80GSM
La classe (12/09/2016)
Feutre, A5, 80GSM
Quand il s'en va (04/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Fascination (02/09/2016)
Grâces vespérales (02/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Sur pointe (01/09/2016)
Relief (01/09/2016)
Craillat (01/09/2016)
Bleuté (01/09/2016)
Abstraction (01/09/2016)
Youyou (01/09/2016)
Plat (01/09/2016)
Tous égaux (01/09/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Perdu sur la banquise (31/08/2016)
Crayons, feutres, A5, 80GSM
Revisser le docteur (23/08/2016)
Feutre, A5, 80GSM
Voyage maritime (23/08/2016)
Feutres, A5, 80GSM
Servante (22/08/2016)
Feutres, A5, 80GSM
Déconstruire ma carapace. Avoir le contrôle de mon corps et de mon esprit face à mes semblables. Me hisser socialement et profiter d’une gloire qui surpasserait celle des leaders les plus charismatiques : tels sont les souhaits que le timide maladif que je suis nourrit depuis des décennies.
Mais j’ai l’impression d’être né dans un habit que rien ni personne n’a jamais été en mesure de m’enlever. Un habit qui m’aurait empêché de grandir, par son extrême étroitesse. Engoncé dans une grenouillère si petite que ma chair et mon âme auraient bleui et subi par la même les plus sérieux dommages, je me sens prisonnier, paniqué, souffreteux et constamment à bout de souffle.
Aucun des vingt-trois psychologues que j’ai pu consulter n’a été en mesure de me porter secours. Ils m’ont tous trouvé dans un tel état de prostration au cours de leurs séances que mes thérapies se sont invariablement soldées par des échecs. Et je suis en colère de claudiquer depuis l’enfance alors que je rêve d’échanger, de rire et d’embrasser le monde.
Tel un archiviste fou, je répertorie et grave sur le marbre de mon existence tout ce que j’aurais pu vivre si je n’avais été à ce point captif de ma geôle intérieure.
Dans la rue, elle m’a interpellé en me parlant de tendresse. C’était peut-être l’un des seuls mots que j’avais besoin d’entendre sur des milliers d’autres ce soir-là, alors je l’ai regardée et j’ai souri.
Doucement, elle a pris ma main pour me guider dans un dédale de couloirs étroits et sordides, puis elle m’a précédé dans une chambre à l’éclairage hésitant. Aussitôt la porte refermée derrière nous, l’ambiance a très vite dégénéré…
– Champagne ? Rhum ? Whisky ? Cognac ?
– Limonade ? ai-je hasardé.
– Limonade ?!
– S’il vous plaît.
– Je n’ai pas ça ici, mon grand.
– Ce n’est pas grave.
– Pas d’alcool, sûr ?
– Rien, merci.
– Okay. Bon. Alors, on commence.
– On commence quoi ?
Interloquée, elle m’a considéré un instant avant de rire grassement, comme si j’avais fait une bonne blague. Puis ayant repris son sérieux, elle a marmonné « Au boulot ! » avant de se déshabiller de pied en cap.
Je l’ai regardée, un peu effaré par son empressement. Visiblement étonnée aussi, elle a dit :
– Qu’est-ce que tu fous ?
– Rien, ai-je répondu.
De nouveau, son rire a retenti si fort que le plancher a tremblé. J’ai senti mon cœur abasourdi se rétrécir dans sa cage.
– Je constate, a-t-elle rétorqué.
Puis envahie par un éclair de lucidité, elle a ajouté, très sûre d’elle :
– Ha, mais je vois ! Monsieur a ses petits caprices… Tu veux que je m’en occupe, peut-être ?
Interprétant mon silence décontenancé comme une approbation, elle s’est avancée vers moi et s’est mise à déboutonner ma chemise avec les doigts et les dents. Mal à l’aise, je pesais le pour et le contre d’une interruption : soit je prenais mes jambes à mon cou, soit je clarifiais mes attentes, quitte à passer pour dingue.
Quand je me suis retrouvé torse-nu, ce casse-tête s’est résolu de lui-même : mon indécence ne me permettait plus de prendre la fuite.
– Pardon, mais… l’ai-je dérangée alors qu’elle agressait déjà la braguette de mon pantalon.
– Quoi ? m’a-t-elle craché, commençant visiblement à perdre patience.
À ce moment-là, j’ai compris que je m’étais fait de faux espoirs et que la perspective d’un peu de douceur était totalement chimérique. Mais comme il était trop tard, j’ai poursuivi :
– Loin de moi l’intention de vous importuner avec des broutilles d’ordre sémantique, mais quand vous avez évoqué la tendresse, tout à l’heure, je m’attendais à quelque chose d’un peu moins précipité. D’un peu plus… tendre ?
Brutalement, elle a changé d’attitude. Elle a croisé les bras et les jambes comme si la divulgation de sa propre nudité la dérangeait tout à coup. Elle s’est précipitée vers le lit, a jeté un drap sur ses épaules, puis, me jaugeant avec sarcasme, elle m’a sifflé :
– Et Monsieur attendait quoi ? Une promenade au bord du fleuve ? Un dialogue romantique avant de s’embrasser sur la bouche et de jouer à touche-pipi, alanguis sur l’herbe fraîche au clair de lune ?
Sa clairvoyance m’a mis le feu aux joues, mais ma naïveté n’a guère semblé l’émouvoir. De très mauvais poil, elle m’a réclamé son dû et jeté à la porte en rugissant derrière moi « AU SUIVANT ! ». L’écho de sa voix ricochait encore sur les murs gris des corridors quand j’ai atteint au pas de course la sortie de cet enfer.
Application web (pas tout à fait conciliante (ça fait partie de son charme)) permettant de déterminer la couleur à laquelle vous vous confrontez.
Finies les oiseuses querelles pour savoir si une couleur est bleue ou grise. Le trancheur chromatique statue pour mieux vous faire taire ! <3
https://jeux.grazouillis.be/couleurs/ (Voir sous l'onglet "web".)
– Il est goulavant, ton vin, maman ?
– Gouleyant, chéri. Oui, il l’est, je te remercie. Redresse-toi et garde tes mains sur la table, je te prie.
– Oui, maman. Pourquoi tu le soupoudres toujours de poivre, ton vin ?
– Saupoudres, Pierre-Edouard. Surveille ta prononciation, s’il te plaît. C’est ton arrière grand-père qui faisait ça. Nous le faisons tous dans la famille parce que nous aimons les cépages poivrés, même artificiellement. Beaucoup de personnes trouvent ça étrange, mais la saveur est étonnante. Je te ferai découvrir ça quand tu seras grand.
– C’est rigolo ! Tu dois un peu avoir un incendie dans ta bouche, non ?
– Je n’en mets qu’un tout petit peu. Une infime pincée, un zeste.
– Zeste !
– Oui : presque rien.
– Ah.
– …
– Maman, c’est quoi le gluant, là ?
– De la confiture d’oignons.
– J’aime pas.
– Pas de raccourci de langage, Pierre-Edouard ! On n’est pas chez les paysans, ici ! Cesse d’éluder la négation, tu sais très bien que ça m’agace, je te le répète tous les jours !
– Pardon, je l’ai pas fait axprès.
– Je NE l’ai pas fait EXPRÈS !
– Je ne l’ai pas fait exprès.
– Oui. Mais tu manges quand même ce que tu as dans ton assiette.
– C’est parce que je préfère quand tu en mets avec le foie gras ou le pâté. Avec les crustacés, c’est un peu bizarre…
– Ça suffit !
– D’accord. Pardon.
– …
– Maman, on peut les manger, les petites antiennes des crevettes ?
– ANTENNES ! Pierre-Edouard !! Non, mais cet enfant a vraiment décidé de me rendre sotte ! Combien de temps vas-tu encore traîner ce vocabulaire enfantin ? Ce n’est tout de même pas la mer à boire de prononcer « antenne ». On est loin de mots aussi hermétiques que « schoïnopentaxophile », que je sache !
– Mais elles se mangent ?
– Quoi donc ?
– Les ant… Les petites brindilles, sur la crevette.
– Antennes.
– Les petites antennes.
– Non, elles ne se mangent pas. Les yeux non plus. Seules les entrailles se mangent. Tu découpes la partie supérieure du corps et tu la réserves.
– Pour qui ?
– Tu la mets sur le côté de ton assiette.
– Oui, d’accord. Donc j’élague ?
– Ha ha ! Oui, en quelque sorte ! Mais attention, ce vocable est destiné exclusivement pour le dépouillement des arbres. Ou des collections, en bibliothèque. En parlant de bibliothèque… Nous irons y emprunter une quinzaine d’ouvrages dès demain pour la semaine à venir. Ta dysphasie m’inquiète énormément.
Moineau au bain (28/09/2015)
Imprévu (27/09/2015)
Antinouvelle : texte de très mauvais goût – truffé de clichés scénaristiques ou stylistiques – qui sent mauvais des lieues à la ronde et qu’on ne touche même pas avec un bâton.
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« Chut !!! », entendit-on résonner au cœur de la salle de lecture.
La première fois que John Callaway vit Samantha Ruthford, elle se dressait avec grâce et assurance derrière son comptoir, les poings fermement fixés sur les hanches et les sourcils froncés. C’était sa manière à elle de rappeler à l’ordre les lecteurs lorsqu’ils envahissaient l’espace sonore de la bibliothèque à coups de rires et bavardages un peu poussifs.
Des bottes en cuir gainaient ses fines jambes de gazelle jusqu’à la base de son genou, une ceinture cintrait sa taille de guêpe et des perles dorées épousaient la ligne gracile de son cou mettant en valeur la blondeur bouclée de sa chatoyante chevelure. Immédiatement, il sut qu’elle était belle, même s’il n’en prit conscience que bien plus tard…
Pour l’heure, il était tout retiré en lui-même, de peur d’oublier la cote de rangement du livre qu’il cherchait. D’un pas décidé, il se faufila entre les rayonnages et arrivé au code Dewey 810 qui correspondait à la littérature anglaise et américaine, il promena son doigt sur le dos des livres qui étaient alignés les uns à côté des autres sur l’étagère. Après avoir lu une cinquantaine de titres qui ne correspondaient pas à celui qu’il cherchait depuis des années, il mit enfin la main sur l’ouvrage qu’il convoitait tant. Fasciné, il s’agenouilla, sortit précautionneusement le roman en intercalant son pouce et son index de part et d’autre de celui-ci, puis découvrit la couverture que Google Images lui avait déjà préalablement révélée la veille : un papillon de nuit aux reflets d’argent qui déployait somptueusement ses ailes au creux d’une nuit sombre. Aucun écrit n’apparaissait sur le revêtement cartonné de l’ouvrage, ce qui le rendait follement mystérieux. Ce n’est qu’en l’ouvrant que le titre, en lettres arrondies, était enfin révélé. On pouvait y lire : « Le papillon de nuit ».
Heureux, il se releva et se dirigea énergiquement vers le comptoir afin d’emprunter le roman qu’il tenait dans sa main. Il le fit glisser sur le bois verni en direction de l’employée et c’est ainsi, béatement transcendé par la joie de pouvoir très bientôt le lire, qu’il réalisa pour la première fois qu’elle avait la beauté d’une rose fraîchement éclose. La lèvre boudeuse, elle contemplait l’écran de son ordinateur sans toucher le clavier. De la main droite, elle maintenait en suspens sa paire de lunettes et en mordillait distraitement l’une des branches. De la main gauche, elle enroulait une mèche de cheveux dorée autour de son doigt effilé. Tout à son affaire, Samantha ne prêtait pas attention à John, captivée par ce qu’elle regardait.
« Hum ! », fit John, pour se faire remarquer. Surprise, elle se ressaisit en bombant le torse. Après avoir hâtivement replacé ses lunettes sur son nez, elle empoigna l’ouvrage et le scanna avec un appareil qui répandait aux alentours des rayons rouges aussi éblouissants que sa beauté. Il ne parvenait plus à détacher les yeux des siens qui papillonnaient bleument derrière ses petites lunettes rondes cerclées de fourrure.
– Pour quinze jours ?, demanda Samantha Ruthford.
– Plutôt un mois si c’est possible, répondit John Callaway.
– Très bien, dit Samantha. De ses mains fines, elle remua la souris sous sa main droite et saisit au clavier la date correspondant à la date du retour.
– Voilà, dit Samantha. Vous le recevez en prêt jusqu’au 2 janvier. Cela fera cinquante centimes.
John mit la main dans la poche de son pantalon, en retira son portefeuille, puis l’ouvrit. Il en préleva un billet de cinq euros.
– Je n’ai que cinq euros, fit-il remarquer à Samantha.
– Cela ne fait rien, sourit Samantha.
Elle tapota à son clavier, puis ouvrit un tiroir dans lequel elle recueillit la somme à lui remettre. Ensuite, elle s’inclina vers lui pour lui tendre quatre pièces d’un euro, une pièce de vingt centimes, deux pièces de dix centimes, ainsi que deux pièces de cinq centimes.
– Je suis désolée, dit Samantha. Je n’ai plus que des pièces de petites valeurs.
John s’empara de la monnaie et recompta : quatre pièces d’un euro, une pièce de vingt centimes, deux pièces de dix centimes, ainsi que deux pièces de cinq centimes. Cela faisait bien quatre euros cinquante, soit la somme qu’elle lui devait.
– Ne vous en faites pas, dit John à Samantha. Le compte est juste, c’est tout ce qui compte.
– Ça rime ! rit Samantha, amusée par l’intelligence de sa réplique.
– Oui, sourit John, dont les joues s’empourpraient devant le sourire éclatant de Samantha.
Il rouvrit son portefeuille, fit glisser la tirette de l’une de ses poches intérieures, glissa la monnaie dans le compartiment prévu à cet effet, glissa la tirette dans l’autre sens, referma le portefeuille et le rangea dans sa poche.
– Bon, j’y vais, dit John.
– Oui, s’attrista Samantha.
– Au revoir, dit John.
– Au revoir, répondit Samantha. Il fit demi-tour et alla à contre cœur vers la sortie. – Attendez ! L’arrêta soudain Samantha.
– Oui ? dit John en se retournant.
– Vous oubliez votre livre, rit-elle gaiement.
– Oh, vous avez raison ! dit-il en s’empourprant de plus belle.
Il prit le livre et songea que cet acte manqué était peut-être un signe du destin. Alors, fébrilement, il ajouta :
– Peut-être pourrions-nous nous revoir ?
– En dehors de la bibliothèque, vous voulez dire ? questionna Samantha qui rougissait à son tour.
– Oui, hésita John.
– …
– …
– C’est d’accord, dit Samantha.
– Parfait ! répondit John au comble du bonheur.
– Je m’appelle Samantha, dit Samantha.
– Moi, c’est John, dit John.
Il se serrèrent la main, et John pensa que sa peau à elle était douce comme la chair d’une pêche nouvellement cueillie. Entre eux, le temps semblait se suspendre et ils restèrent quelques secondes, les mains accrochées l’une à l’autre, à se regarder avec, dans les yeux, l’amour qui fleurissait soudain comme le bourgeon au printemps.
– Enchantée, dit Samantha.
– Moi de même, renchérit John.
– Êtes-vous libre demain soir ? demanda John.
– Attendez, je regarde, dit Samantha. Elle attrapa son sac, trifouilla à l’intérieur pour en extraire un agenda pailleté de rose au format A5, puis l’ouvrit et en tourna méthodiquement les pages, en mouillant son index avec sa petite langue rose.
– Va pour demain soir, s’exclama Samantha.
– Je suis ravi, dit John, qui l’était visiblement. C’est d’un pas léger qu’il fit volte-face pour rejoindre de nouveau la sortie.
– À demain, Samantha ! sourit John.
– À demain, cher John, répondit Samantha.
Lorsqu’il sortit, il faisait noir et il faisait froid. En contemplant la lune qui brillait comme un croissant, John Callaway songea alors à l’heure où il pourrait faire si tendrement l’amour à Samantha… Et soudain, devant ses yeux, une étoile filante scintilla.
FIN.
C’est arrivé comme ça. Nous avons reçu un mail du Gouvernement européen nous priant d’annuler nos rendez-vous du soir même. Ils seraient des millions d’agents à venir nous rencontrer pour nous expliquer les tenants et aboutissants d’un programme novateur baptisé l’EUReu. L’EUReu visait à rendre notre bonheur mesurable pour nous offrir, écrivaient-ils, un confort plus grand et satisfaire scrupuleusement nos besoins.
Le soir même, deux hommes ont donc sonné à notre porte. Ils ont serré solennellement les mains de tous les membres de la famille : la mienne, celle de ma femme, de ma petite fille de quatre ans et même celle de notre enfant né six jours plus tôt.
En serrant la paluche épaissement gantée du second, j’ai ressenti une douleur aiguë et brève. J’ai alors observé le visage de mon épouse, sur lequel j’ai pu lire une micro-expression grimaçante à la seconde où elle a subi la poigne de cet homme à son tour. Enfin, les pleurs instantanés de nos enfants à son contact ont confirmé que quelque chose d’inadmissible venait de se produire, mais il était déjà trop tard.
« Vous êtes calibrés pour l’EUReu, a dit le premier agent. Une nanoparticule vient de vous être implantée sous la peau, plus rien de mal ne peut plus vous arriver, à présent. » Éberlués, nous les avons vus faire demi-tour et poursuivre leur chemin sans nous communiquer davantage de précisions.
Au même moment, une agente, furibarde, s’emportait sur le voisin d’en face tandis que son partenaire tentait vainement de la calmer. Ce voisin couvrait de ses bras deux rejetons et tentait timidement de se faire comprendre : « Mais c’est l’anniversaire du petit, se défendait-il, ça fait des mois qu’il était prévu que son ami vienne dîner à la maison… ». La femme ne voulait rien entendre. Déjà, elle sanglotait de rage en feulant que, par sa faute, tous leurs calculs étaient faussés.
Sur la droite, nous avons perçu un instant plus tard la voix de Stéphane, un autre voisin dont nous étions très proches. « Ne les laissez pas faire ! s’époumonait-il. Ne leur serrez pas la main ! »
Au bout de quelques secondes, une guirlande de missionnaires emportait au loin son corps inanimé.
La nuit était tombée, la pluie ne cessait pas. Michaël se réjouissait de se détendre à la chaleur du feu ouvert, un verre de whisky à la main. Quand les flammes eurent grandi dans l'âtre, il s'installa confortablement dans le sofa et entama un livre dont on lui avait dit le plus grand bien.
Dans ce livre, il était question d'un workaholic qui, après avoir été victime d'un accident, prenait soudain conscience de l'émouvante fragilité de la vie. Si le sujet exploité demeurait pour le moins banal tant il avait été revisité en littérature et surtout au cinéma, la prose de ce roman n'en était pas moins remarquable, et elle lui procurait beaucoup de plaisir.
Bientôt, l'enthousiasme céda toutefois sa place au mécontentement car, d'une page à l'autre, les prénoms des personnages semblaient remplacés par d'autres. Michaël fustigeait la distraction de l'auteur et le travail bâclé des correcteurs. Il se demandait comment on avait osé publier un livre aussi confus.
Intrigué, il poursuivait néanmoins. Et son trouble grandissait en observant ce glissement vers une évidente discordance narrative. Il constatait en effet que les menues conventions établies au départ s'effaçaient pour faire place à des réalités totalement incompatibles : changement de lieux, d'époques, de genres…
Mettant en doute ses propres facultés mentales et interrogeant sa lucidité cependant qu'il n'avait jusque là absorbé que trois ou quatre gorgées d'alcool, il revenait quelques pages en arrière. Il lisait, relisait et s'étonnait toujours un peu plus de ne pas avoir pris connaissance du contenu de certaines pages dont il avait pourtant retenu au passage le numéro.
Tandis qu'il redoublait d'efforts pour comprendre, l'altération du récit le consternait de plus belle : la syntaxe était désormais bancale et le texte dissimulait même çà et là des vocables dans une langue qui ressemblait à du finnois. Victime de sueurs froides, Michaël s'impatientait du retour de Cassandre, sa femme, avec qui il désirait partager cette réalité détraquée.
C'est peu de temps après qu'il entendit la porte d'entrée se refermer. Et là, tout enflammé qu'il était, il cria en direction du hall d'entrée : “Cass, c'est toi, chérie ? Viens vite, j'ai un truc complètement dingue à te montrer !”
Comme son épouse d'habitude si dynamique et enjouée tardait à franchir le seuil du salon, il la héla un peu plus fort : “Cassandre, tu es là ?!”…
Et ce n'est qu'au bout de longues secondes de silence qui lui parurent une éternité qu'elle s'approcha vers lui, l'air sombre, et qu'elle lui demanda tout de go : “Mais enfin, Gérard, pourquoi tu m'appelles Cassandre ?”
Je ne sais pas ce qu'il y a dans l'air, ce silence, cette touffeur. Les arbres ne frémissent pas, le paysage est dépourvu du chant des oiseaux et du grattement des insectes. Je ne perçois que le bruissement de mes pas dans l'herbe sèche, le monde semble s'être arrêté.
En pénétrant dans la ville, je constate l'absence des promeneurs et des commerçants qui ont abandonné leurs boutiques. Les portes sont restées entrouvertes et les lumières des plafonniers ont presque toutes été oubliées.
À mesure que l'étrangeté de la situation se confirme, l'oxygène vient à me manquer. Je ne parviens plus à déglutir. Dans la précipitation, je fais défiler les noms de mon répertoire et j'appelle Bertrand pour m'assurer qu'il va bien. La tonalité retentit, elle s'étire et ne laisse place ni au déclic attendu ni au son de sa voix. Mon cœur se cabre, mes tempes martèlent le pas d'un cortège funèbre qui va beaucoup trop vite.
Voilà qu'il neige alors qu'il fait si chaud. C'est absurde. J’ai beau me pincer pour trouver la porte de sortie de mon sommeil, j’y reste prisonnière.
Tandis que, fébrile et haletante, je bifurque au coin d'une rue au pas de course, je distingue au loin plusieurs corps désarticulés, vulgaires chiffons éparpillés et sans vie.
Le nuage dense qui râle et roule à ma rencontre me signifie avec quelle rapidité Bertrand et moi allons nous rejoindre. Et pour accélérer nos retrouvailles, j'inhale l'air fuligineux à pleins poumons.
Bob rongeait son os au coin du feu. J'en avais gros sur la patate, alors j'ai trouvé bon de m'asseoir à ses côtés pour lui expliquer les choses en lui racontant l'histoire depuis le début.
Tu sais, je lui ai dit, elle et moi, on s'est rencontrés un après-midi d'hiver. Le sol était verglacé. Elle m'est rentrée dedans alors qu'elle faisait du patin à roulettes. Tu parles d'une idée à la con, mais Gisèle, rien ne l'arrêtait. Elle aurait dansé sur les sables mouvants si elle avait eu envie de danser, elle aurait couru sur de la lave si elle avait eu envie de courir. C'était la personne la plus impulsive et butée que je connaisse.
Et donc, non seulement elle m'a foncé droit dessus, mais en plus elle s'est mise en colère. Son visage était rouge pétant et en faisant de grands gestes, elle me bombardait à coups de mots : crétin fini, qu'est-ce que je fichais là, juste là, alors que les trottoirs faisaient dix mètres de large, elle criait.
Et alors que ses yeux lui sortaient des orbites et que les décibels de sa voix menaçaient de tout exploser autour, au lieu de renchérir ou d'essayer de la frapper, j'ai pris son cou délicat entre mes mains, comme ça, et j'ai déposé sur sa bouche un baiser.
Ah ben merde, elle a dit. Trois mois plus tard, nous étions mariés.
Même si elle avait des sautes d'humeur huit à dix fois par jour et que souvent elle m'engueulait, j'ai été heureux. Vraiment heureux. Elle était tellement imprévisible, Gisèle, qu'avec elle, la routine, ça n'existait pas.
Et puis hier, on dînait. Je me concentrais pour ne pas faire de bruit en buvant mon potage et ne pas en renverser. Elle s'est mise à secouer violemment la table, comme ça. Alors, je l'ai regardée, inquiet. Elle faisait une mimique avec sa bouche, on lui voyait toutes les dents du bas.
Qu'est-ce qu'il y a, t'aimes pas la soupe? j'ai demandé.
Mardi, j'ai démoli la haie du voisin avec la Safrane, elle a fait.
J'ai un peu réfléchi. Je ne comprenais pas pourquoi elle s'énervait comme ça, c'était pas si grave. Pour gagner du temps, j'ai posé une question stupide : et vous avez fait un constat? j'ai demandé. On a couché ensemble, il m'a proposé d'emménager avec lui, elle a dit.
Et ça, ça m'a quand même fichu un coup. Je suis resté avec la cuillère en l'air, suspendue à mi-chemin entre l'assiette et ma bouche. Les mots ne sortaient pas, il y avait comme un barrage en dedans, au niveau de ma gorge.
C'est tout ce que ça te fait? elle m'a craché, enragée. TU M'EMMERDES !
Et puis elle a empoigné la soupière et elle m'a jeté le liquide brûlant à la figure.
Après, elle est montée, elle a fait ses valises et elle est partie.
Alors, voilà, mon chien : il faut que tu comprennes : ta maman, elle ne reviendra pas. Mais il ne faut pas que tu sois triste parce que notre Gisèle, elle avait un grain, quand même…
Boys band (01/05/2015)
Duveteux (01/05/2015)
I come (01/05/2015)
Nid (01/05/2015)
Paix (01/05/2015)
Dark (01/05/2015)
Hier encore, tu vivais.
Tout sourire au lever, tu t’apprêtais sans attendre, rassemblais tes affaires et filais aussitôt. Chaque jour, tu courais droit vers eux. Tu ne cessais pas de vouloir les rejoindre.
Tu ne distinguais les battements de ton cœur que quand les leurs en épousaient la chanson. C’est fondue dans la meute que tu avais trouvé ta place en ce monde et que le train de ta vie gagnait son élan. Mais tu étais vouée à crever du dénuement que t’imposerait la fin du voyage.
Bien avant que votre rencontre arrive à son terme, tu regimbais, la gorge nouée de sanglots. Puis vous avez défendu vos mémoires et obtenu vos diplômes. Délivrés, ils ont exulté à l’instar des athlètes sur la ligne d’arrivée et toi, tu es pesamment tombée dans le vide.
Tu savais qu’en dépit des promesses, d’implacables lendemains éroderaient leurs mémoires. Que des monceaux de présent du futur s’empileraient par-dessus votre histoire pour étouffer peu à peu votre symphonique connivence. Que ton endurance faiblirait cependant que la leur s’adapterait sans ciller à la course effrénée des aiguilles de vos montres.
Rétive à l’usure, tu contestais leur avancée parce qu’ils omettaient sans cesse de t’attendre. Emportés par l’intensité d’autres périples, ils virevoltaient au loin sans considération pour hier. Leurs chemins se nappaient de brouillard et leurs silhouettes pâlissaient à vue d’œil.
De loin en loin, tu les appelais pour tenter de garder ta place au présent, non sans avoir à élever la voix de plus en plus fort. Et tu tremblais devant l’imminence du supplice à venir. Devant l’absence, le silence et l’oubli.
Demain, l’horizon les happera de sa bouche béante, puis tu t’effondreras de froid et de faim.
Seule, tu te retrancheras alors dans la fade prison de ton âme où tu jaugeras ton reflet. Tu ne verras face à toi qu’une ombre, un fantôme, une carcasse sans visage. Le témoin d’une pétulance en déclin ou sans doute déjà morte. Tu ne seras, dans leurs têtes, plus qu’un vague souvenir et il n’y aura guère que le rose dans ton dos pour te rappeler qu’autrefois tu vivais.
Chienrue (01/10/2014)
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Crazy (15/07/2009)
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Chrysalide (12/11/2008)
Mamily (01/06/2008)
La prof (01/05/2008)
Exit (12/01/2008)
Crayon, A5
Valets élémentaux (04/09/2007)
Crayons, numérique -- projet avec mon compagnon :)
Pâté de sable (26/07/2007)
Bridge
Reflet (26/07/2007)
Bridge
Quotidien ordinaire (06/05/2007)
Crayons
C'est vrai ! (05/05/2007)
Crayons, numérique
Opéra (18/03/2007)
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Candles (26/12/2005)
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Spicy birthday (05/08/2005)
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Restes (04/07/2005)
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Mies (02/07/2005)
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Élastique (25/06/2005)
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Déférence (21/06/2005)
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Part of (21/06/2005)
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Shadow (21/06/2005)
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Bougie (20/06/2005)
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Ray of light (20/06/2005)
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Lightroom (09/06/2005)
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Blocus (03/06/2005)
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L'Unique (03/12/2004)
Crayons, feutres
Demain, peut-être (03/10/2004)
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Avenonte (29/09/2004)
Crayon
Once but not twice (15/09/2004)
Crayons